vendredi 5 juin 2015

Jura: Interview de Bernard Mamet nouveau président de l'AMJ : « La ruralité est clairement en danger »

 

Maires du Jura.  le maire des Rousses prend la suite de Sylvie Vermeillet à la tête de l’Association des maires du Jura (AMJ).

Bernard Mamet, parlez-nous de la genèse qui a conduit à votre candidature à la présidence de l’Association des maires du Jura ?
J’ai été sollicité, c’est vrai mais c’est un choix que j’ai finalisé seul. Je suis à l’AMJ depuis 2001, j’étais vice-président et j’ai eu le temps de me familiariser avec le fonctionnement. C’était cette expérience que je souhaitais mettre au service des maires et des élus. Après, il y avait le problème de la disponibilité que cette fonction demande et le relatif éloignement des Rousses par rapport à Lons. Mais avec mes collègues, on est en train de mettre en place une organisation qui va nous permettre de nous répartir les tâches sur le territoire.
Jean-Louis Maître était également candidat. Peut-on schématiser en disant qu’il représentait la gauche et vous la droite ?
C’est un raisonnement trop réducteur. L’AMJ n’est pas une association politisée et je veillerai à ce qu’elle le reste. Comme moi, il faisait partie des plus anciens, sa candidature était donc légitime. On a deux personnalités différentes et ça s’est joué loyalement. En tout cas, je me félicite qu’il reste secrétaire général. Ce sera un appui précieux.
Vous succédez à Sylvie Vermeillet qui a incarné l’AMJ pendant 9 ans. C’est un vrai challenge…
Sylvie Vermeillet a effectivement changé l’AMJ en profondeur. Par sa personnalité, son dynamisme et son rayonnement, elle lui a donné une position incontournable. C’est un héritage considérable et il va falloir le faire vivre en poursuivant le travail de Sylvie. Mais heureusement, je ne suis pas seul.
Quels seront les premiers chantiers que vous aurez à mener ?
En 2015, on va devoir avancer sur la refonte de la carte des intercommunalités. J’attends des précisions sur ce seuil minimal de 20 000 habitants qui est une aberration pour un territoire rural et montagneux comme le Jura. Cette spécificité devra pouvoir faire l’objet de dérogation mais je fais confiance à l’Etat pour cela. Plus généralement, ce sont les problèmes de la ruralité qui doivent être mieux pris en compte. Elle est clairement en danger parce que les décideurs sont plutôt des urbains. Cette question de l’équité entre urbains et ruraux sera l’un des grands enjeux des années à venir, que ce soit au niveau des dotations de l’Etat ou du maintien des services publics.
La loi sur les communes nouvelles qui permet des regroupements de communes peut-elle être une solution ?
Ça va sans doute dans le sens de l’histoire mais ce n’est pas à l’AMJ de provoquer ce genre de regroupement. Nous pouvons amener notre concours, mais l’initiative doit venir du terrain.
En tant que maire et président de la communauté de communes des Rousses, serez-vous le représentant du haut Jura à l’AMJ ?
Je suis le président de l’AMJ, je représente donc tout le Jura. Mais c’est vrai que j’ai cette sensibilité montagne qui ressort forcément.
Propos recueillis par Stéphane Cléau Le Progrès

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