Percée du vin jaune:Marie-Florence Pignier nouvelle présidente

Marie-Florence Pignier est la nouvelle présidente de la Percée du vin jaune

Montaigu. Âgée de 44 ans, elle succède à Guillaume Tissot. Et elle travaille avec ses trois frères au domaine Pignier, réputé pour ses vins produits en biodynamie.(source le progrès)

« Je n’avais pas vraiment conscience que le fait que le président de la Percée soit une femme pouvait faire réagir. Et puis on m’en a parlé ces derniers jours. J’ai reçu des coups de téléphone d’encouragements… Ça fait réfléchir. »
Marie-Florence Pignier, du domaine viticole éponyme de Montaigu a accepté d’être la présidente de la 18e Percée du vin jaune. Celle-ci se tiendra à Perrigny et Conliège le premier week-end de février 2014. Un choix qui satisfait tout le monde : le domaine Pignier compte en effet des vignes sur les territoires des communes qui accueillent la Percée. Elle sera la deuxième femme présidente depuis Monique Dugois et la Percée de Cramans.
« Attention, indique-t-elle. J’ai accepté, mais je vais travailler à l’organisation de l’événement avec mes deux frères et avec les vignerons du secteur ! Le but, c’est de montrer qu’il existe une vraie tradition, une vraie histoire viticole dans les Coteaux de Lons. C’est vrai que nous sommes un peu à l’écart et cette Percée, c’est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur le vin qui est fait ici. »
Associée à ses frères, elle est en charge de la vente au domaine, de l’administratif, mais aussi de l’export et des salons.
« Je devine un peu ce qui m’attend, sourit-elle. Ça va être une année encore plus chargée que d’habitude. Heureusement, l’organisation est bien rodée, l’interprofession est bien organisée et les deux communes organisatrices ont montré une belle envie. »
Depuis qu’elle a accepté la charge, Marie-Florence Pignier a réfléchi à ce qu’elle voulait mettre en avant lors de cette Percée.
« La Vallière d’abord, débute-t-elle. La Percée sera l’occasion de mettre à l’honneur un territoire souvent décrié. De montrer que Perrigny et Conliège ont un vrai passé viticole, même s’il ne reste plus beaucoup de domaines autour de ces villages. »
« Le deuxième point, poursuit-elle, sera de mettre à l’honneur les femmes. J’ai envie de dédier un peu cette Percée aux mères et épouses de vignerons qui n’ont pas eu de statut reconnu. Ce ne sera pas forcément revendicatif, mais j’aimerais faire savoir que la profession se féminise de plus en plus. »
Enfin, dernier point, la viticulture raisonnée, biologique. Le domaine Pignier s’est lancé dans la biodynamie depuis plusieurs années.
« C’est exigeant, contraignant, reconnaît-elle. C’est beaucoup de travaux manuels dans les vignes. Mais c’est une philosophie de travail, de vie. L’enrichissement est aussi personnel. Le vignoble jurassien se tourne de plus en plus vers le bio. Et cela, j’ai aussi envie de le mettre en valeur. »

Renaud Lambolez Le Progrès