Monsieur
le Préfet du Jura a réuni ce jeudi 19 novembre après midi à Montmorot les maires du
Jura pour leur présenter les conséquences de la mise en place de l'état
d'urgence dans le département. Une minute de silence a été observée en
hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.
A cette occasion Bernard Mamet le président de l'association des maires du Jura à prononcé le discours suivant (inspiré du discours de François Baroin Président de l'AMF).
Etat d’Urgence
Réunion organisée pour
les Maires par
Monsieur le Préfet du
Jura
Jeudi 19 novembre 2015
à 15 H 00 à Montmorot
-=-=-=-=-
Monsieur
le Préfet,
Mesdames,
Messieurs en vos titres, fonctions, grades et qualités,
Mesdames
et Messieurs mes chers Collègues,
Notre
pays est en deuil après les attaques terroristes meurtrières sans précédent.
A
l’unisson des Maires de France, nous Maires du Jura nous rendons hommage aux
victimes, à leur mémoire et exprimons à leurs familles notre affection, notre
soutien et notre solidarité.
Nombre
d’entre elles vivaient en dehors de la capitale. Parmi ces victimes, frappées
au hasard, se trouvaient beaucoup de jeunes, dont l’un des nôtres, Cédric Gomet,
de Foucherans. La vie s’ouvrait devant eux. Dans la diversité de notre pays,
ils étaient La France telle que nous l’aimons, joyeuse, libre et heureuse. Les
images terribles de cette jeunesse foudroyée ajoutent à notre sentiment de
révolte comme à notre détermination à ne pas céder.
Notre
agresseur, notre ennemi a un nom : Daech. C’est une organisation
totalitaire et sanguinaire, qui terrorise les populations dont elle occupe le
territoire et attise toutes les formes de radicalisation contre nos valeurs
républicaines de liberté, d’égalité, de justice, de citoyenneté, de laïcité.
Vendredi
dernier, comme en janvier, ce n’est pas seulement l’Etat qui a été pris à
partie, c’est notre société toute entière, notre société de liberté.
Alors,
il appartient à l’Etat de garantir l’ordre public, d’assurer la protection et
la sécurité des Français. Dans cette mission régalienne, dont vous assumez la
responsabilité au plan départemental, Monsieur le Préfet, nous sommes
pleinement engagés à vos côtés.
Comme
tous les Français, les maires attendent une action sans faiblesse de l’Etat
contre le terrorisme, et la mobilisation maximale des services de sécurité.
Depuis
janvier, policiers, gendarmes, militaires ont montré leur disponibilité, leur
engagement et leur dévouement. Nous leur exprimons notre reconnaissance _ qui
prend à cette heure une tonalité particulière avec la confirmation officielle
de la mort d’Abdelhamid Abaaoud _ ainsi qu’aux pompiers, aux équipes de
secouristes, de sécurité civile et aux personnels des hôpitaux civils et
militaires.
Des
mesures d’exception ont été mises en place : état d’urgence,
rétablissement des contrôles aux frontières, cela nous concerne plus
particulièrement dans le Jura, département frontalier. Nous les approuvons.
Puisque ces actes barbares sont commis contre notre pays, il est légitime que
l’Etat recoure à ces moyens exceptionnels pour assurer la sécurité des
citoyens. Nous attendons aussi que soient précisés les contours et le contenu
du pacte de sécurité. Les Communes peuvent y prendre leur part.
Les
maires, en effet, Monsieur le Préfet, sont à vos côtés dans ce combat vital
contre l’obscurantisme, le fanatisme et la violence. Nous pouvons agir
concrètement, par exemple dans le recueil d’informations, sur les risques et
menaces. Plusieurs personnes se sont émues, à la lecture de leur quotidien
départemental hier du chiffre proportionnellement important de signalements de
personnes en voie de radicalisation dans le Jura.
Nous
avons également à poursuivre les actions de coordination des polices
municipales (où elles existent) avec la gendarmerie et la police nationales et
développer le dispositif « Participation Citoyenne » mis en œuvre
dans le cadre du partenariat A.M.F. Ministère de l’Intérieur.
Mais
il faut aussi que nous soyons informés des décisions concernant notre
territoire et associés aux mesures mises en place. Ainsi, nous aimerions être
tenus au courant de la présence dans nos communes des individus présentant une
forte présomption de dangerosité. Et je sais, Monsieur le Préfet, que c’est
dans cet esprit de co-opération que vous inscrivez votre démarche et je vous en
sais gré.
Nous
souhaitons aussi être associés au suivi des foyers de radicalisation et
d’endoctrinement que pourraient constituer certains lieux de culte, car si la
République protège la liberté de conscience, elle ne peut accepter que cette
liberté soit mise au service d’un projet criminel.
Dans
l’inconscient collectif, les maires sont les fantassins de la République….. Ils
pourraient constituer l’aile avancée de la garde nationale qui est en projet de
création. Les 500 000 élu(e)s locaux constituent en effet un gisement
inestimable de dévouement et de disponibilité.
Le
temps est maintenant à la solidarité avec les victimes et au courage collectif.
Nous avons le devoir de lutter jusqu’au bout contre ceux qui propagent une
idéologie de destruction de notre société et de ses valeurs.
Monsieur
le préfet, ce combat nous rassemble cet après-midi, un combat pour la liberté,
contre le fanatisme. Soyez assuré que nous, les maires, serons en toutes
circonstances présents à vos côtés, aux côtés de nos concitoyens et
administrés, au service de la République, au service de la France.
Bernard MAMET
(d’après le discours de M. François
BAROIN,
Président de l’AMF, le 18.11.2015)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire