mercredi 3 décembre 2014

Conférence de presse de l' AMJ: Réforme territoriale : le ''oui, mais...'' des maires du Jura

  • Roger Rey, Sylvie Vermeillet et Jean-Louis Maitre ont livré le bilan de cette consultation entamée en septembre
  • Roger Rey, Sylvie Vermeillet et Jean-Louis Maitre ont livré le bilan de cette consultation entamée en septembre
70% des élus sont favorables à un rapprochement sous conditions avec la Bourgogne
Décidément, la démocratie participative connaît une sérieuse embellie dans notre beau département. Dans le sillage du Conseil général, qui avait lancé il y a peu une consultation populaire sur la réforme territoriale, ce sont cette fois les maires du Jura qui ont été amenés à se prononcer sur le sujet, via un questionnaire adressé le 10 septembre dernier par l'Association des maires. « Cette consultation est suffisamment large pour être représentative, cohérente et significative », analyse la pugnace présidente de l'AMJ, Sylvie Vermeillet. Réalisé sur un panel d'environ cent vingt élus, le bilan de cette consultation fait ressortir des enseignements sur la manière dont les édiles jurassiens envisagent, avec plus ou moins de sérénité, le redécoupage des régions, les transferts de compétences, la nouvelle carte des intercommunalités, le maintien ou non des conseils généraux dans les départements ruraux, la réduction des Syndicats et l'élection éventuelle des élus au suffrage universel...
Inéluctable, le rapprochement de la Franche-Comté à la Bourgogne sied à 70% des édiles qui ont pris le temps de répondre à cette sollicitation destinée à abonder le débat lors du prochain congrès annuel des maires de France. Un ''oui'' cependant assorti de la restriction que les élus jurassiens souhaitent avant tout être sûrs que ce mariage de raison fera véritablement faire des économies à la collectivité. Dans le même temps, ils veulent voir définir clairement les compétences qui seront transférées. Histoire de ne pas perdre la main sur certains dossiers qu'ils n'imaginent pas voir traiter à Dijon ou comme c'est déjà le cas à Besançon actuellement... Ils ne sont que 7% à envisager un rapprochement avec la région Rhône-Alpes tandis que 7% militent pour leur part pour la création d'une région ''Grand Est''.

Pour le maintien des Conseillers généraux

Forcément un peu épidermique, le sujet des transferts de compétences concentre ses questionnements sur la redondance de services et les ''doublons'' d'intervention État-Intercommunalités.
Attachés à 76% au maintien des Conseils généraux sur notre territoire rural -pour des visées électoralistes?-, les élus départementaux le justifient essentiellement par le besoin de maintenir une réelle proximité avec la population. Maires dans le même temps que parfois...''pères'' ou ''mères'' lorsque le besoin s'en fait sentir, ils sont parfois amenés à intervenir dans des conflits familiaux ou des problèmes personnels qui tiennent plus de l'humain que de la froide arithmétique étatique. Et, ce qu'on peut aisément admettre, ils n'imaginant pas à avoir à faire appel à un tiers dans ce type de dossiers sensibles.
Pour autant, ils restent quand même 43% à prôner la disparition des Conseillers généraux au profit d'Assemblées de présidents des intercommunalités (au nombre de 24 dans le Jura, NDLR) ou le retour des Conseillers territoriaux. « Ce sont pour la plupart de nouveaux élus qui en sont encore au stade de la découverte de la réalité des dossiers et du terrain. On peut imaginer que nombre d'entre eux risquent de changer d'avis au fur et à mesure du temps », analysent conjointement le triumvirat composé de Sylvie Vermeillet, du secrétaire général de l'AMJ et président de la Communauté de communes de Bresse-Revermont, Jean-Louis Maître, et de Roger Rey, maire de Conliège et chargé de communication de l'AMJ, dont l'expérience en la matière n'est plus à faire.
Concernant la nouvelle carte des Intercommunalités, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2017 avec constitution d'un nouveau seuil fixé à 20 000 habitants, 71% des maires jurassiens y est farouchement opposé : « Il est absurde de s'en tenir à une gestion arithmétique en lien avec le nombre d'habitants et au compte administratif sans prendre en compte des spécificités des territoires, de leur superficie et de leurs intérêts communs. Il faut insérer la notion de ''veille sociale'' et environnementale et favoriser la mutualisation de moyens entre les ''ComCom'' existantes », relève Jean-Louis Maître.
A propos de la réduction des Syndicats de tous crins, il se dégage une majorité de 55% favorable à leur réduction. En raison de l'effet ''doublon'' avec les Intercommunalités déjà dénoncé par ailleurs. Et aussi sans doute parce que les restrictions des dotations de l’État de 30%, qui prendront effet dès 205 et pour trois ans, les incitent d'ores et déjà à faire des économies drastiques alors que leurs compétences viennent d'être élargies à la gestion des permis de construire, à la promotion du tourisme et aux services à la personne. Entre autres...
Quant à l'élection des élus intercommunaux au suffrage un universel direct, 59% des maires du Jura ne veut pas en entendre parler. Comme le reste, la démocratie participative a ses limites...

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